Via Francigena : Sutri - Roma (21 mars 2015)
Maintenant que je suis près du but, je constate que la campagne est moins intéressante, plus urbanisée. La vie citadine se fait entendre.
La première partie de l'étape longe à nouveau la SS2. C'est peu agréable et assez dangereux. Ensuite j'emprunte un chemin mal entretenu. Il faut avouer que sauf sur le tronçon toscan, la campagne italienne est un immense dépotoir : vieux réfrigérateurs, carcasses de voiture, tas de pneus, plastiques divers. Parfois je me demande pourquoi les Italiens, peuple raffiné et élégant, détruisent ainsi leur magnifique pays.
A Campagnano di Roma, c'est jour de marché. Je m'égare et fais un grand détour inutile.
Avant d'arriver à Formello, le chemin traverse le parc naturel régional de Veio. Mais à la sortie du village et pour le dernier tronçon, je retombe sur la SS2, maintenant à 4 voies. La banlieue de Rome dans ces conditions est sans attrait, polluée, bruyante. Je décide donc de prendre le bus pour arriver directement dans Rome.
Parmi les touristes du Vatican, je dénote légèrement en short avec mes deux sacs à dos. Les gardes me font remarquer que l'on ne doit pas être en short sur la place du Vatican. Je leur dis que je suis un pélerin et ils acceptent de me laisser passer. En arrivant au bureau des pèlerins, je récupère mon Testimonium, le témoignage officiel de mon pèlerinage. On m'indique un couvent recueillant les pèlerins sans toit. Il se situe dans le quartier du Trastevere. C'est le couvent St Jacapo de Compostella, havre de paix au centre de l'agitation romaine. La tradition veut qu'une Sœur procède au lavement et au baiser des pieds de chaque pèlerin arrivant à Rome. Je me soumets à cette cérémonie étrange, signe d'humilité et de bienvenue.