Via Francigena : Viterbo - Vetralla (19 mars 2015)
Il fait à nouveau beau. Mais la sortie de Viterbo par la SS2 sur les deux premiers kilomètres est infernale. Je pense même pendant un court instant faire demi-tour. Mais au point où j'en suis, autant continuer. Il s'agit de marcher le long d'une route très fréquentée et sans accotement. Sensations fortes garanties !
Il faut préciser que le conducteur italien a un ennemi intime : le piéton. Il considère le marcheur comme un être inférieur subissant sans aucun doute une punition divine, tellement méprisable qu'il n'a même pas les moyens financiers de s'offrir une vieille Fiat, et à ce titre expiant les fautes de toutes les générations qui l'ont précédé. Le conducteur italien est très occupé : de la main gauche il téléphone, de la main droite il fume, et du coude il klaxonne le chauffeur qui le précède, car il faut bien le dire : le conducteur qui le précède conduit vraiment très très mal. En plus il va le retarder pour attendre au prochain feu tricolore. Le conducteur italien est à la fois timide et pervers. Il fait semblant de ne pas vous avoir vu. Mais c'est pour mieux vous frôler au dernier moment. Le conducteur italien est sans famille : pas de mère, pas d'épouse, pas d'enfant. Sinon comment expliquer son mépris total des personnes qui essaient vainement de passer sur un passage piétonnier ?
Heureusement, très vite je retrouve mes chers chemins entourés de vignes et d'oliviers. L'étape est facile. Depuis le départ je ne souffre d'aucuns maux. Mon sac à dos est parfaitement réglé. Mes chaussures sont parfaites.
J'arrive à Vetralla et m'adresse au monastère Regina Pacis pour le gîte et couvert.