12 octobre 2013 : le train malgache de Fianarantsoa à Manakara

18 Novembre 2013 , Rédigé par alain pont Publié dans #madagascar

Les malgaches l’appellent le TGV : le train à Très Grandes Vibrations ! L'horaire prévoit qu'il parte à 7 heures du matin pour parcourir les quelques 160 kms qui lui permettront en descendant vers l'océan Indien, de rallier Fianarantsoa à Manakara. L'heure d'arrivée est une grande inconnue. Il faut préciser que les rails et le matériel roulant sont extrêmement vétustes et comme de coutume absolument pas entretenus. Pour donner une idée de la situation de cette unique ligne malgache, les rails datent du XIXème siècle et ont été saisis à l'Allemagne en 1918 au titre des dommage de guerre.

Une vingtaine de villages jalonne la ligne avec autant d'arrêts.

C'est à la descente que je décide de faire le voyage car à la montée la durée du voyage est encore plus incertaine.

Le temps est magnifique quand mon chauffeur me dépose à la gare. Il me récupérera ce soir à Manakara. Une foule exubérante se presse autour des wagons. La locomotive n'est pas à quai : en panne semble-t-il.

Vers 8h30 nous nous mettons en route. Le confort est précaire, la température de ce matin ensoleillé agréable, et l'ambiance du wagon colorée. Les fenêtres sont grandes ouvertes, les portes ne ferment pas, tout grince, couine, vibre. Et je ne dis rien des toilettes ...

Bientôt une panne nous immobilise, mais les malgaches étant débrouillards, cette panne est vite réglée. Les villages défilent. Dans l'un ce sont des fruits qui nous sont proposés. Dans l'autre des écrevisses, ou bien du poulet, des gâteaux, des chapeaux en raphia, des épices, .... Partout des petits enfants nous sollicitent : "vasa, donne-moi monnaie !"

Dans chaque village des marchandises sont déchargées ou montées à dos d'homme du wagon de marchandise. Les arrêts sont donc plus ou moins longs. Outre l'aspect folklorique de cette ligne pour un occidental, il faut bien considérer l'importance économique de ce train pour la région.

La vue est magnifique avec une végétation luxuriante et un beau paysage de petites montagnes.

Nous franchissons plusieurs tunnels quand soudain le dernier wagon se détache. Cela n'affole personne et bientôt tout rentre dans l'ordre.

Au fil des arrêts, j'achète des vivres et me régale des spécialités locales.

Mais le soir tombe, et nous continuons le voyage dans le noir le plus total. Il est 20h30 quand enfin nous arrivons à la gare de Manakara.