29 octobre 2013 : Parc National de l'Ankarana
La savane continue de brûler. Partout s'élèvent des colonnes de fumée signalant des feux de brousse. Cette pratique des brûlis est un véritable drame pour l'île de Madagascar.
D'une part en cette saison sèche, les campagnards ont besoin de nourrir leurs zébus avec les repousses vertes des brûlis. Les arbres qui réchappent de cette pratique sont brûlés pour faire du charbon de bois utilisé pour chauffer les aliments.
D'autre part cette pratique a déjà provoqué la destruction d'une immense partie de la forêt malgache, 80% selon certaines études. La faune de la forêt est également durement impactée. En plus, avec l'arrivée de la saison des pluies, l'érosion va provoquer d'importants glissements de terrain. L'île verte s'est transformée en île rouge.
Les malgaches n'ont qu'une faible conscience écologique et quoique les étrangers tentent d'enseigner des pratiques plus respectueuses de la nature, la tradition et les coutumes pèsent lourd. Mais les habitants ont aussi des besoins économiques immédiats à couvrir et cela sans solution alternative. Ils raisonnent au jour le jour. Le futur leur est inconnu.
Nous arrivons au Parc National de l'Ankarana situé tout au nord de l'île et juste au sud de Diègo-Suarez. Ce parc est surtout célèbre pour ses formations géologiques.
Les malgaches ayant tendance à prendre tous les vasas pour des milliardaires, j'entame une longue discussion avec le guide obligatoire. Il y a déjà longtemps que j'ai compris qu'il faut tout négocier : le circuit, le temps de la randonnée (car comme disent les malgaches : "vous avez l'heure, nous avons le temps") et bien sûr au final, le prix.
N'ayant plus de 4x4 (voir les épisodes précédents !), nous partons en voiture vers le centre du parc. Bientôt nous nous ensablons et je continue à pied avec le guide, laissant mon chauffeur se débrouiller avec la voiture.
Nous arrivons après une agréable randonnée sur le site des "grands tsingy", étonnantes formations géologiques d'origine corallienne, dont l'aspect découpé est provoqué par l'érosion.
Au retour, nous croisons un groupe de lémuriens brun de Sanford.
Ce soir ma case est encore très sommaire. Ce qui ne m'empêchera pas de passer une excellente nuit.