Camino portugais (8/11/2014) : une folle nuit ... : Caldas de Reis - Padrón (18,5km)
Nous aurions dû nous méfier. Cet hôtel était trop parfait. Et puis, il y avait les sourires en coin des habitants lorsque, hier, nous leur avons demandé l'adresse de l'établissement ... Nous étions pourtant satisfaits d'avoir trouvé une chambre confortable et spacieuse, pour le prix plus que raisonnable de 35 euros pour deux, dans un hôtel moderne. Quand nous avons demandé comment accéder à la chambre le soir, l'hôtesse avait répondu que le bar attenant était ouvert toute la nuit...bizarre pour une si petite ville...
Comme chaque soir, nous nous endormons paisiblement. C'est un peu avant une heure du matin que notre nuit a pris une tournure inattendue. Nous sommes brutalement réveillés par des claquements de talons aiguilles sur le carrelage quelque part dans l'hôtel. Et ça parle fort, et ça rigole, et c'est bruyant. Nous pensons tout d'abord qu'il s'agit de personnes sans-gêne, légèrement ivres, qui ne vont pas tarder à s'endormir. Malheureusement la fête continue. Alain, qui est un garçon assez vif, se lève et commence à crier dans le couloir pour demander le silence. Effectivement les noctambules semblent s'apaiser. Mais alors que nous tentons de retrouver le sommeil, un lit malmené à l'étage supérieur émet des grincements bien synchronisés avec des gémissements suggestifs. Les cloisons sont tellement fines que nous avons l'impression de participer nous aussi à l'orgie. De nouveau, Alain sort dans le couloir pour hurler son mécontentement. Le résultat est catastrophique. Le rythme saccadé du lit s'intensifie. Il est exceptionnel d’entendre un lit exprimer autant de souffrance. Tout l'hôtel se fait l'écho de la fête. Il n'y a plus rien à faire que d'attendre patiemment la fin des "ré-jouissances". Notre seule crainte est que la literie rende l’âme sous un tel traitement. Malheureusement, Monsieur a certainement payé Madame, et il prend son temps, le coquin ! Régulièrement, il fait une pause pour reprendre son souffle, … et en plus, pour notre plus grand malheur, ce n'est pas un éjaculateur précoce ! Quand, bien plus tard, il se décide enfin à conclure sa petite affaire, une bonne partie de la nuit est derrière nous.
Le plus beau est que quelques heures plus tard, quand nous traversons la réception à une heure très matinale pour partir faire notre étape, le gardien simule un grand étonnement devant notre plainte pour la nuit agitée : « Ah, oui, … Ah ! Bon, … Non, rien, … Vraiment, je vous assure ». Il est très surpris. Tu parles !
Aucun regret, ce matin là, de quitter ce lieu de débauche !
Cette nuit agitée nous fournira un beau sujet de discussion pour toute la journée et nous permet d'oublier la météo catastrophique : averses, orages, entrecoupés de petites accalmies. Nos chaussettes sont à nouveau à tordre.
Padrón, est le village où selon la légende, la barque de Saint Jacques a abordé le rivage espagnol. Dans l'église, sous l'autel, est encore visible la pierre (le pédron) à laquelle la barque transportant le corps du Saint aurait été amarrée. Á moins que ce ne soit un autel dédié à Neptune.
Ce soir, nous choisissons, avec soin, un hôtel beaucoup plus sage !