La Via Algarviana (Portugal) du 28 octobre au 11 novembre 2016
L'aventure continue !
Après avoir parcouru la magnifique Rota Vicentina, nous continuons notre randonnée cette fois-ci vers l'est, en direction de la frontière espagnole. La Via Algarviana traverse l'Algarve loin de la côte à travers la campagne, les monts et en pleine nature.
Cet agréable G.R bien balisé en rouge et blanc présente quelques difficultés liées à la longueur de certaines étapes et aux dénivelés parfois importants. Les nombreux chiens dont il faut se méfier sont aussi un problème. Enfin l'hébergement et la restauration dans cette région très rurale et désertique peuvent être compliqués : parfois il n'y a pas de possibilité de se restaurer à l'étape et quelquefois l'hébergement est de piètre qualité, ce qui ne l'empêche pas d'être paradoxalement d'un prix excessif. Ce sont d'ailleurs les chambres les plus agréables et de bonne qualité qui sont les moins chères !
Evidemment après la merveilleuse Rota Vicentina, ce chemin peut paraître moins spectaculaire. Pourtant il mérite qu'on le parcourt. La marche dans les forêts d'eucalyptus, dans le champs d'orangers ou d'oliviers est agréable. Et il complète parfaitement la Rota Vicentina.
Au total la Via Algarviana fait environ 330 kms. Elle peut se parcourir dans les deux sens. Nous choisissons naturellement de partir de Villa do Bispo.
Via Algarviana - The Algarve from East to West
Hiking the Via Algarviana, the Algarve from the east to the south-west cape Europas. This old pilgrimage route is about 330 kilometers long.
Bien sûr, au cours de ces randonnées, de nombreuses rencontres et anecdotes nous fournissent sujets à discussion dont nous nous amusons encore ....
C'est par exemple l'arrivée dans ce petit village où le seul commerce est un café-épicerie dont la tenancière très âgée refuse obstinément de nous servir à boire et de nous vendre quoique ce soit ... sauf une boite de sardines dont elle dispose d'un stock impressionnant, alors que nous sommes affamés. C'est dans ce même village où le seul hébergement que nous avions réservé est déjà occupé par cinq gros malabars, costauds et rustauds. La responsable municipale viendra gentiment nous transporter dans le village voisin où nous pourrons enfin nous ravitailler ! Elle nous ramènera tôt le lendemain matin au point de départ.
C'est encore une erreur de cheminement qui nous fait parcourir à tort une quinzaine de kilomètres dans une nature désertique avant de nous rendre compte de notre méprise. Horreur, il nous faut faire demi-tour ! Quelque temps plus tôt, nous avions salué de loin deux ouvriers en train de tracer une piste au bulldozer dans la montagne. Alors que nous revenons sur nos pas, nous les voyons redescendre et s'apprêter à partir en 4x4 pick-up. Juste le temps de les héler et de monter dans la benne encombrée d'outils et de fûts de fuel : heureusement ils nous économisent une bonne dizaine de kilomètres !
C'est aussi cet hébergement plus que basique et cher (absence de concurrence oblige ...), où les murs suintent l'humidité et où nous arrivons trempés. Nous grelottons toute la nuit, guère plus secs le lendemain au départ que lors de l'arrivée la veille au soir.
C'est également cet autre hébergement où nous logeons dans une ancienne caravane des année 60 (avec vue sur la mer, s'il vous plaît) mais dont la douche extérieure, construite en palettes, et soit-disant solaire est glacée et dont les toilettes sèches, également en palettes sont perdues dans la pinède.
Mais ce sont aussi tous ces hébergements tellement agréables, ces gens qui nous parlent spontanément en français, ces petits restaurants qui nous servent un bon plat en plein après-midi lors de notre arrivée, ce doux soleil, ces vols de cigognes au dessus de nos têtes, ces arbouses cueillies au bord des chemins, ces oranges chapardées tout au long du parcours et qui nous désaltèrent avec délice. Ce sont surtout ces gens simples et tellement gentils qui sont tout étonnés de voir deux français venir parcourir leur pays ... et en plus à pied.