Le Haut Tonkin (2) : Bac Ha & Can Cau
Nous faisons un courte escale à Sapa. Cette ville rassemble à peu près tout ce que je déteste. Ici, c'est hotels pour touristes, bus de touristes, restaurants de touristes avec une grande préférence pour les pizzas, les burgers, la tartiflette : oui, oui, et aussi le bœuf bourguignon proposé dans plusieurs établissements). Réellement de peu d'intérêt.
C'est à Bac Ha que nous séjournerons, région surnommée "les portes du ciel". Ici aussi, nous serons hébergés par une famille aux petits soins pour nous. Tous les soirs nous dînons avec eux, assis par terre (assez inconfortable pour des occidentaux peu souples) et devant une multitude de plats arrosés de l'inévitable alcool de riz. Toute la famille est réunie et on assiste à un différent entre notre hôte et son beau-frère certainement pro-gouvernemental et un peu jaloux de la réussite du premier. Mais tout se traite avec la pudeur asiatique.
Sur la première photo, on perçoit bien le "choc" auquel cette population est confrontée : à la fois la 5G et la tradition !
Ce sont les marchés locaux qui retiendront notre curiosité. Presque tous les jours, dans un village différent se tient un marché qui draine tous les habitants des environs. C'est l'occasion de vendre ou acheter les produits agricoles, ou bien les "camelotes" chinoises ! On y vend et achète aussi bien des animaux que des légumes, des vêtements que des outils, des gamelles en plastique ou en alu. On y vient aussi pour se faire couper les cheveux,. Ces marchés sont hauts en couleur, bruyants, sales, animés, plein de senteurs.
Au cours d'une de nos randonnées dans cette région, et alors que nous essayons d'échapper à des chiens furieux (pas très habitués à voir des occidentaux roder dans ces montagnes), nous croisons une femme qui nous invite par signe à venir chez elle. Elle et son mari ne parlent que le vietnamien. Nous sommes en pleine montagne au milieu de nulle part. Nous pénétrons chez eux : la "demeure" est pauvrissime mais l'accueil est simple et généreux. Ils nous invitent à nous asseoir sur de minuscules tabourets en plastique très bas et offrent à boire (je n'ai pas attrapé de maladie). Le sol est en terre battue, les murs en torchis, la cuisine se fait au sol. Nous échangeons par gestes et par sourires. L'homme est en train de préparer des poissons et une farce. Nous sommes interloqués quand ils font cuire avec le plus grand naturel ces poissons farcis dans un court-bouillon, enveloppés dans des sacs en plastique. A nouveau le choc de la tradition et de la modernité !