Camino portugais (25/10/2014) : Bienvenue chez Madame Thénardier : Albergaria a Velha - Oliveira de Azeméis (22 kms)
Chaque jour, les rôles de chacun sont implicitement répartis. L'un met à jour le journal de bord et fait la cuisine. Pour l'autre, c'est plutôt la recherche des hébergements pour le lendemain. Mais surtout, c'est moi qui suis chargé d'attirer les moustiques lorsque nous traversons une forêt. Et aujourd'hui, il a beaucoup de travail !
Le Camino nous fait la surprise de suivre une voie de chemin de fer. Pour prendre un café, nous nous écartons légèrement du chemin. Nous faisons halte dans le seul bistrot que nous trouvons. Il se situe directement en bordure de la nationale 1, terriblement passagère. Les nombreux camions qui le frôlent font vibrer les murs, et malgré tout, peinent à couvrir le son de la télévision installée juste au-dessus des tables. En plus, le patron est un peu bourru. Nous ressortons à moitié abrutis, nous qui, maintenant, sommes habitués au silence des campagnes.
Á nouveau, la chaleur est éprouvante et la dernière et longue montée vers Oliveira de Azeméis nous semble interminable.
Nous voilà dans le village à la recherche d'un hébergement. Nous avons le choix entre un palace quatre étoiles, sorte de building dominant et majestueux ou une petite pension tenue par une femme empressée de nous accueillir. Nous aurions dû nous méfier … La chambre est minable. Les lits sont défoncés. Mais le pire, ce sont les toilettes communes peu ragoutantes. Nous fuyons un peu désappointés et tentons un coup de poker. En pénétrant dans le hall luxueux du palace, nous avons quelques scrupules : mal rasés, en shorts, avec nos chaussures de marche et nos sacs à dos, nous ressemblons presque à des SDF et nous craignons un peu d'être jetés sur le trottoir à grands coups de pied dans le c.. Pourtant, nous sommes parfaitement reçus et l'on nous annonce que l’établissement propose un forfait avantageux pour les pèlerins, tellement avantageux que c'est à peine plus cher que la pension de «Madame Thénardier ». La vie est trop belle ! Nous emménageons dans une magnifique et très confortable chambre. Mais c'est surtout la salle de bain qui nous convainc que le luxe, c'est finalement pas si mal ! Malgré tout, nous dînerons ce soir comme souvent assis sur nos lits.