camino Portugais (3/11/2014) : une journée de M.... : de Vila Praia de Âncora -Thui (2km)
Pourtant tout a bien commencé. Le petit déjeuner est copieux, bon et presque luxueux. Seuls dans la salle du restaurant, nous trouvons à profusion les mets les plus choisis : du jambon fumé à l'os, enfin du vrai jus d'orange, des pruneaux, des œufs brouillés au bacon, du champagne, du porto, de l'ananas frais. Bref, tout ce que l'on imagine trouver dans un buffet de dîner plutôt que de petit-déjeuner.
Mais à la sortie de l'hôtel, nous découvrons dans un ciel tourmenté, une belle tempête venteuse et pluvieuse à souhait. Nous décidons de faire la première partie du trajet en train jusqu'à la frontière espagnole. En préparant l'itinéraire, nous avons vu qu'il y avait un bac qui permettait de franchir le fleuve pour rejoindre ensuite la ville d'A Guarda. De là, nous finirons l'étape en suivant le chemin côtier. C'est le plan … mais rien ne va se dérouler comme prévu.
Réfugiés sous un abri-train de la gare de Vila Praia de Âncora, nous attendons le tortillard dans lequel le contrôleur nous délivre les billets.
L'arrivée à Caminha n'est pas glorieuse. Ce sont de véritables trombes d'eau qui nous accueillent en sortant de la gare. Nous hésitons. Un bon café nous permettra de nous réchauffer et d'attendre l'ouverture de l'office du tourisme qui nous renseignera sur l'emplacement et sur les horaires du bac.
Second malheur, en ressortant du café, il nous manque une casquette pourtant indispensable sous une telle douche ! Avec l'aide des clients, nous la cherchons partout. Impossible de la retrouver. Nous imaginons que, peut-être, nous l'avons perdue dans un magasin de cycles où nous avions demandé notre chemin. Rien, là non plus. Gentiment, le patron de ce magasin, nous donne une casquette publicitaire au nom de son établissement de couleur jaune vif... du plus bel effet. C'est sûr, nous ne risquons pas de passer inaperçu.
Le bureau de tourisme est enfin ouvert. Mais troisième malheur, de bac, il n'y a point. Pour les piétons, le fleuve ne peut se franchir que sur une barque, menée par un certain Mario, qui se trouve sur la plage à deux kilomètres de là. Vu le temps, on ne nous garantit pas que le Mario en question aura la témérité de nous faire traverser. Après un long conciliabule, nous décidons d'un commun accord de ne pas prendre de risques, d'abandonner le chemin côtier pour nous rabattre sur le chemin officiel, et de finir l'étape en train.
Retour à la gare … pour reprendre le train jusqu'à Valença, ville portugaise sur le Camino du centre. Heureusement que de braves portugaises nous indiquent le bon quai.
Nous arrivons à Valença, toujours sous une pluie battante ! En face, sur l'autre rive du fleuve se dresse la ville de Thui, notre première étape en Espagne. Nous n'avons que deux kilomètres à parcourir mais quels kilomètres ! Nos vêtements et nos chaussures que nous avions si laborieusement peinés à faire sécher, sont à nouveau trempés. Dommage, car la ville de Valença que nous avons traversée sous nos capes, en sautant de portail en abri, nous a semblé fort belle.
Plusieurs albergues, rudimentaires, s'offrent à nous. Mais vu notre état, elles ne nous conviennent pas. Alors nous décidons de faire étape à l'hôtel « de la Torre ». De nouveau à l'arrivée, le plan « séchage » est activé. Alain, qui a abandonné au cours des étapes précédentes, de vieux vêtements, profite d'une visite en ville pour s'acheter une cape vraiment étanche et un sweet-shirt chaud.