Camino Portugais (4/11/2014) : Pas mieux ! Thui – O Porriño (20km)

14 Février 2015 , Rédigé par alain pont Publié dans #Camino, #portuguese, #via lusitana, #thui

Que faire ? Attendre une journée sur place en espérant que le ciel soit plus clément demain ? Prendre le train au risque de saborder notre Camino ? Continuer à pied, vaille que vaille, en espérant une éclaircie ? Un bref rayon de soleil nous incite à reprendre la route. Le chemin est agréable mais les averses se succèdent les unes aux autres. Nos capes ont à peine le temps de sécher qu'à nouveau nous sommes sous une nouvelle giboulée. Ne parlons pas des chaussures et des chaussettes dont les « floc-floc » indiquent assez dans quelle humidité nous baignons.

Á notre arrivée à O Porriño, une accorte serveuse nous invite dans son restaurant où nous pouvons pour un prix modique nous réchauffer et nous restaurer.

Par contre la tenancière de l'hôtel que nous choisissons a raté une belle carrière de gardienne de prison !

Les pèlerins confrontés à la pluie ont un impératif absolu en arrivant à l'étape : sécher chaussures et chaussettes. Les autres vêtements, s'ils ont été soigneusement emballés dans des sacs plastiques étanches, sont normalement à l'abri de l'humidité.

En fonction des moyens à notre disposition, nous avons élaboré plusieurs techniques qui se sont révélées très efficaces.

Le plus efficace, le plus simple et le plus rapide est l'utilisation du sèche-cheveux. Ah ! Que l'inventeur du sèche-cheveux soit à jamais béni. Peut-être mettrons nous d'ailleurs un cierge à sa mémoire en arrivant à Santiago. Le sèche-cheveux le plus élaboré, la Rolls-Royce des sèche-cheveux, est celui qui offre un bouton permettant de bloquer la soufflerie. Si jamais, vous tombez dans un établissement offrant cette merveille, pas de souci. Il suffit de coincer l'engin dans la chaussure et vous pouvez ensuite vaquer à vos autres occupations. De temps en temps, vous viendrez changer la chaussure ou installer une nouvelle chaussette dans l'embout. Sinon, vous serez obligé de tenir votre doigt sur le bouton marche … quatre chaussures et quatre chaussettes, c'est long à sécher. Par contre, l'effet collatéral de la soufflerie du sèche-cheveux est le délicat fumet qui se répand insidieusement dans la chambre … Odorat délicat s'abstenir !

Certains sèche-cheveux disposent d'une sécurité qui les disjoncte en cas d'utilisation prolongée. Cette fonction ralentit sérieusement l'opération séchage. Par contre elle évite la mort prématurée de certains sèche-cheveux qui ne se sont pas remis de notre passage !

Mais ce merveilleux objet, symbole des temps modernes, n'est pas toujours disponible. L'imagination du pèlerin devient alors illimitée. Une lampe de chevet, malgré son aspect banal, peut offrir une bonne solution alternative. Chaussettes et chaussures en équilibre au-dessus de la lampe allumée, et voilà nos moyens de locomotion secs. Á condition, que le perfide hôtelier n'ait pas, dans un mesquin souci d'économie, installé des ampoules basse consommation, qui ne dégagent aucune chaleur. Dammed ! Et encore faut-il veiller à ne pas brûler une chaussette au contact chaud d'une ampoule. C'est ainsi qu'Alain s'est retrouvé avec une chaussette veuve !

Á cette époque de l'année, inutile de compter sur la chaleur des radiateurs. Mais, nous avons connu des chambres disposant, faute de mieux, d'un climatiseur. C'est bruyant, peu efficace et difficile mettre à œuvre. Heureusement nous avions quelques épingles à linge et le montage acrobatique pour installer le tout face à la soufflerie n'est pas sans s'apparenter à une œuvre de Calder.

En désespoir de cause, il reste à bourrer les chaussures de papier toilette qui absorbera l'humidité. Et pour les chaussettes, il est possible de les étendre entre le sommier et le matelas qui permettront d'absorber une partie de l'humidité au cours de la nuit.

Bonne chance !