Kampot, la capitale du poivre (19 & 20 janvier 2018)
C'est en bus local que je me rends à Kampot, au sud de Phnom Penh, sur la côte du golfe de Siam. La ville, de taille moyenne, est une belle endormie avec ses vieilles rues commerçantes bordées de maisons charmantes.
Kampot est surtout célèbre pour la culture du poivre, un des seuls au monde à avoir une IGP pour "indication géographique protégée". Cette culture qui a failli disparaître sous les Khmers rouges car le poivre était considéré comme un produit bourgeois, est en pleine renaissance. Je loue les services d'un tuk-tuk pour aller faire un tour dans la campagne environnante et en profiter pour visiter une exploitation de poivre biologique et équitable nommée "La Plantation".
Cette entreprise créée par un couple franco-belge emploie une centaine de cambodgiens et plus de 150 au moment de la récolte qui se fait à la main. Sur une vingtaine d'hectares, environ 22.000 plants de poivriers poussent. Le poivrier est une liane qui grimpe sur des arbres, ici sur des piquets. A l'issue de la visite, une dégustation des différentes sortes de poivre est organisée.
Kampot est aussi célèbre localement pour un fruit étrange : le durian. Ce gros fruit de plusieurs kilos, à l'écorce épineuse, est connu pour sa forte odeur lorsqu'il est trop mûr mais aussi paradoxalement pour son goût agréable. Son odeur peut être tellement insupportable qu'il est souvent interdit dans les hébergements.
Pour Richard Sterling, écrivain américain, son odeur peut être comparée à un mélange "d'excréments de porc, de térébenthine et d'oignons le tout enveloppé dans une vieille chaussette".
Pour Alan Davidson, diplomate britannique, des "analogies peuvent être faites avec les égouts, le vomi, et l'odeur de putois" (C'est peut-être excessif !).