Saïgon : la vie des rues
Comme dans toutes ces villes d'Asie, une grande partie de la population de Saïgon est extrêmement pauvre. La circulation y est frénétique. La densité des "2 roues" est élevée. Les habitants ont besoin de se déplacer mais n'ont heureusement pas les moyens de s'offrir une voiture. Heureusement car sinon les embouteillages seraient colossaux. Les règles de circulation sont simples : c'est le plus fort qui est prioritaire. Donc dans l'ordre : les camions, les voitures, les 2 roues et loin derrière les pauvres piétons qui sont bien courageux pour traverser les rues.
La circulation se fait dans tous les sens. Parfois à contre-sens, et parfois avec des arrêts aberrants, comme ce bus que j'ai pris et qui s'arrête sur la file de gauche de l'autoroute pour embarquer des passagers.
Le piéton occidental que je suis est toujours désorienté les premiers jours. Mais en fait l'adaptation est rapide car les conducteurs locaux ont une bonne anticipation des mouvements de chacun. Et en progressant sans précipitation et sans à-coup, la traversée des rues se fait sans trop de difficulté.
Le klaxon, parfois ressemblant à celui d'un paquebot en haute mer, est un outil essentiel à la conduite. Non pas pour manifester un mécontentement, mais essentiellement pour prévenir de sa présence.
Le paradoxe est que finalement je n'ai vu que très peu d'incidents et pas d'accident.
Les habitants vivent dans la rue. Plusieurs raisons à cela. Les habitations sont petites et souvent surpeuplées. La chaleur est élevée. Les gens vivent sur le trottoir mais c'est certainement aussi une coutume.
Les rues sont parfois très étroites, de simples et tortueuses ruelles. Cela n'empêche ni le commerce ni les motos de se faufiler entre les piétons.
Dans la rue, on fait tout : on fait du commerce, on mange, on dort, on fait de la cuisine et la vaisselle, on joue aux cartes ou à des jeux d'argent, on répare les motos et les voitures que l'on nettoie aussi à grandes eaux, ...