8 novembre 2012 : Durbar Square
Partant de Thamel, le quartier central de Kathmandu, je descends à pied vers le sud pour visiter Durbar Square c'est-à-dire la place où le roi gouvernait le pays et donc lieu de pouvoir et lieu religieux.
Le spectacle offert par les rues animées, bruyantes, polluées mais aussi parfumées mérite à lui seul cette promenade. Mais il faut être très prudent car les véhicules de toutes espèces ne respectent aucune règle et d'ailleurs il n'y en a pas. Seul le klaxon tient lieu de loi.
J'arrive enfin sur le Durbar Square par un beau et chaud soleil et assiste ébloui au panorama. Le spectacle est étourdissant. Outre la beauté du lieu et la splendeur des temples, il règne une animation et une ambiance faites des habitants, des vendeurs ambulants, des animaux, des effluves des lampes à beurre et d'encens qui brûle, des mendiants, des vaches et autres chèvres, sans compter les pigeons qui sont abondamment nourris, des policiers avec leurs grandes matraques, des pousse-pousse et des colliers de fleurs pour les offrandes. Que n'ai-je parlé du bruit, de l'agitation. Il n'y a pas que les monuments à décrire, il y a aussi toute cette agitation folle qui rend les lieux de culte si vivants.
Pour mieux contempler le spectacle, je monte immédiatement en haut du premier temple venu. Il y a sur le site sûrement une vingtaine de bâtiments religieux : très nombreux temples, statues, tours et colonnes, cloches, tambours, stèles, autels, ... Les décrire tous serait fastidieux.
Les monuments civils sont de style newar avec des briques rosées et des boiseries très travaillées.
Je pénètre dans un bâtiment nommé le Kumari Bahal de style newar. Il comporte une petite porte qui donne accès à une cour intérieure carrée entourée sur deux étages. Il s'agit de l'habitation de la Kumari. La Kumari est une déesse vivante. C'est une petite fille choisie méticuleusement parmi la population après examen approfondi de son horoscope et après beaucoup d'épreuves. Elle est enfermée avec ses parents dans ce bâtiment sans le droit de sortir sauf quelques très rares jours par an. Elle reste Kumari jusqu'à ses règles ou si par malheur elle se blesse et saigne. Dans ce cas elle est immédiatement renvoyée et une autre fillette vient la remplacer. Pour ne pas se blesser, elle ne doit rien faire. Elle est vénérée par toutes les autorités religieuses et politiques du pays comme une déesse vivante. Malheureusement, elle reste toujours célibataire car une croyance veut que son mari meurt peu après l'avoir épousée.
Alors que je suis dans la cour carrée je vois un groupe d'hindous venir et je sens qu'il va se passer quelque chose. Effectivement, la déesse daigne s'offrir à notre regard du haut de ses 10/12 ans et de sa fenêtre au deuxième étage. Immédiatement le groupe se prosterne , comblé de bonheur.
La Kumari est maquillée .... comme une déesse. Pour être honnête, j'ai pensé que la quête faite à l'issue de la présentation qui a duré moins d'une minute venait un peu ternir le mythe !
Je passe ma journée à parcourir le site et à visiter le musée dont l'essentiel consiste à présenter des photos de l'ex-roi dans tous ses états. L'intérêt principal est dans l'ascension en haut de la tour qui permet à la fois de contempler Kathmandu et de comprendre la structure architecturale du bâtiment. Toutes les structures extérieures des temples sont en bois très finement sculpté. Le travail artistique y est très riche, fin et remarquable.
Je finis ma journée en me promenant au sud de la place dans différents quartiers moins fréquentés par les touristes. Certaines maisons qui malheureusement tombent en ruine sont superbes et partout existent de petits temples. La pauvreté dans ces quartiers est poignante.