9 novembre 2012 : "super express" jusqu'à Shivalaya

17 Décembre 2012 , Rédigé par alain pont Publié dans #Shivalaya, #Everest, #Népal

C'est à 5 heures que Kaji, mon guide sherpa passe me prendre à la Guest House pour aller à la gare routière, prendre un bus qui doit nous emmener normalement en 10 heures de route au village prévu pour le début de notre trek.

Le trek se situe à l'est du Népal vers le massif de l'Everest. C'est une région rurale, limitrophe du Tibet, avec une forte implantation de réfugiés tibétains et des traditions religieuses bouddhistes fortes. Cette région est peu fréquentée par les touristes.

La gare routière en cette fin de nuit, avec des braseros et une activité intense est fantasmagorique.

Nous prenons place dans un bus Tata dénommé "Supper Express" et fréquenté uniquement par des népalais. Ceci explique son état pour le moins vétuste. Et que dire des suspensions et des pneus carrément lisses. Je n'ose imaginer l'état des freins. Très rapidement il se remplit d'un nombre impressionnant de passagers, largement supérieur au nombre prévu par le constructeur. Sans compter les passagers qui prennent place sur le toit, tranquillement assis sur mon sac à dos. A l'intérieur l'ambiance est chaude car chacun défend son espace vital contre ses voisins, les sacs de riz, et les poules. Le chauffeur aidé de deux acolytes fait brûler avant le départ de l'encens et met la radio à tue-tête. Belle ambiance !

Enfin nous nous élançons. Au début la route ressemble presque à une route ! Mais très vite elle fait place à une piste alors que nous gravissons les premières côtes. Puis à un chemin et en fin de journée à ... rien : une espèce de trace avec des ornières énormes, le tout bordé d'un précipice impressionnant.

Vers 10h30, nous faisons une pause déjeuner : dal bhat pour tout le monde. C'est-à-dire du riz servi avec des légumes et une soupe. Tout est hyper épicé.

Brinquebalant, ahanant dans les côtes, dévalant à toute vitesse les pentes, nous progressons lentement mais toujours avec force klaxon. Les dépassements sont aléatoires, impressionnants car fait face à face, les croisements périlleux. Bien souvent j'implore la protection de Buddha !

Divers incidents viennent émailler notre lente progression sur la piste défoncée : un éboulement de la montagne coupe la route. Peu importe, tout le monde descend, commente et la piste est peu à peu suffisamment dégagée pour permettre notre passage. Plus loin, un rocher est heurté par le bus : à nouveau tout le monde descend pour donner son point de vue.

La nuit commence à tomber quand un camion en panne barre la piste. Impossible de passer malgré tous les conseils donnés par les passagers. Le demi-tour est périlleux et finalement nous rebroussons chemin pour venir dormir au village précédemment traversé.

Le voyage qui devait durer 10 heures a déjà duré 15 heures et nous ne sommes toujours pas à destination ! Qu'importe nous sommes au Népal où rien n'est sûr. Nous verrons demain. En attendant nous prenons des chambres dans un lodge où je déguste une délicieuse soupe et des nouilles aux herbes.