Hongu & Yanomine-Onsen : découverte des bains japonais (31 octobre & 1 novembre 2017)
Nouveau départ, sous le soleil cette fois. Le bus nous conduit dans un minuscule village de la province du Kumano, région montagneuse aux nombreuses sources chaudes et sulfurées. Le village de Yanomine est minuscule, juste quelques habitations au fond d'une vallée traversée par un puissant ruisseau. Dans la fraîcheur du matin, le village fume. Ce sont les sources d'eau volcanique qui libèrent des vapeurs de soufre. Un bassin permet aux villageois de faire cuire leurs œufs directement dans l'eau chaude.
L'art du bain au Japon est un rituel étrange pour nous français. Pourtant il semble profondément ancré dans la culture nippone. Dans ce minuscule village, deux bains publics, des "onsen", sont à la disposition de la population. Il sont d'ailleurs fréquentés par des locaux.
Après avoir acquitté notre écot auprès d'un distributeur de tickets (un jour, il faudra que quelqu'un m'explique pourquoi dans certains restaurants et ici-même, il y a un guichet avec du personnel qui ne vend pas de ticket mais se contente de vous le prendre immédiatement lorsqu'il sort du distributeur !), nous pénétrons dans le vestiaire "homme" de l'onsen. La section des hommes est identifiée par un rideau bleu, celle des femmes par un rideau rouge. Les bains ne sont pas mixtes.
Il faut immédiatement se déchausser et se dévêtir entièrement dans le vestiaire. Ensuite nous pénétrons nus comme des vers, mais avec une petite serviette cachant notre intimité, dans une salle où assis sur de petits bancs et avec une petite cuvette (selon le standing de l'établissement, en bois ou en plastique) nous devons nous savonner, nous récurer, nous laver des pieds à la tête et nous rincer abondamment.
Ensuite nous pouvons pénétrer dans le bain chaud (40°) et profiter pendant environ une demi-heure des bienfaits de l'eau thermale. Les japonais sont très discrets même s'ils sont étonnés de voir de grands blancs venir se baigner. Ils nous demandent d'où l'on vient. Ils ne comprennent pas le mot "France" que nous complétons immédiatement par "Paris". Et là il y a pour eux un réel plaisir et une grande sympathie d'échanger avec nous. Manifestement la France est pour eux une référence.
Au milieu du village, plantée le long du ruisseau, une petite cabane abrite un autre onsen public du XIIème siècle, alimenté aussi par des eaux thermales. Malheureusement nous ne pourrons pas le fréquenter car il a été temporairement mis hors service par le récent typhon.
Nous logeons dans la très agréable guest-house J-Hoppers. Tous les hébergements que nous fréquentons sont agencés de la même façon. On ne pénètre pas directement dans la chambre. Il y a toujours un espace prévu pour quitter les tongs. Les chambres, généralement de bonne dimension, ne sont quasiment pas meublées. Dans un coin, les futons repliés, les draps et les couettes attendent que nous aménagions. Au centre de la pièce, une table basse et quelques coussins pour éventuellement prendre le thé. Des placards sont cachés dans les parois. Les fenêtres peuvent être occultées par de minces croisillons en bois recouverts de papier de riz. Au sol des nattes en paille de riz qu'il ne faut surtout pas fouler en tongs car assez fragiles.
La salle commune, que l'on pourrait qualifier de salon / salle à manger est organisée de la même façon avec un foyer au sol : du sable avec quelques charbons de bois incandescents.
Décidément il fait beau. Équipés de nos chaussures de marche nous rejoignons la petite ville de Hongu sur un agréable sentier de montagne. En chemin nous rencontrons des forestiers qui "épluchent" l'écorce des cèdres pour obtenir de fines et longues lamelles d'écorce servant à confectionner l'épaisse toiture des temples.
Le soleil brille, la température s'est adoucie et c'est avec plaisir que nous passons sous le gigantesque torii de la ville, Puis nous visitons le temple Taisha. Il nous faut d'abord gravir un long escalier pour accéder au sanctuaire. Le bâtiment est austère, en bois brut et au toit de chaume.