Koya-san : la montagne sacrée (29 au 31 octobre 2017)
S'il est bien un lieu qu'il faut absolument visiter au Japon, un lieu qui se mérite, un lieu magique qui laisse un très fort souvenir, c'est bien le mont Koya.
Koya-san est situé loin de l'agitation du monde, sur un étroit plateau montagneux au milieu de profondes et sombres forêts de cèdres. Normalement pour y accéder il faut prendre un chemin de fer à crémaillère. Les glissements de terrain consécutifs au typhon Lan ayant coupé la ligne ferroviaire, nous sommes véhiculés par un bus qui nous dépose à l'entrée du village.
Il pleut, il fait froid. Nous ne le savons pas encore mais c'est notre dernier jour de pluie ! ouf !
Ce lieu sacré pour les bouddhistes a été fondé en 816. Au fil des siècles il a prospéré pour compter jusqu’à 1500 temples et 90.000 moines. C'est seulement en 1872 que les femmes ont été autorisées à y établir un couvent. Actuellement il y a encore 117 temples en activité avec quelques 7.000 moines.
Après avoir déposé nos sacs à dos, nous parcourons le site. Il pleut plus que de raison. Il fait froid. Pour les photos, il vaut mieux oublier. Nous nous réfugions dans un petit restaurant typique du mont Koya qui sert une cuisine élaborée et assez délicieuse (nous y reviendrons d'ailleurs le lendemain) à base de plantes, d'herbes, de champignons et de tofu, et qui bannit les produits d'origine animale.
Le lendemain, le soleil est au rendez-vous. Nous parcourons inlassablement l'immense cimetière où parmi les cèdres monumentaux se serrent plus de 200.000 stupas. Certains sont neufs, d'autres tellement anciens qu'il ne reste plus qu'une pierre branlante totalement effacée. Parfois les cèdres bousculent certains monuments.
Au soir, les lanternes éclairées donnent au cimetière un aspect mystérieux un peu inquiétant. Il est vivement conseillé de ne pas s'égarer la nuit parmi les tombes !
Les tombes sont sur plusieurs modèles. Mais le plus fréquent est une représentation du "stupa", forme symbolique du bouddhisme. Ces stèles ont cinq anneaux. Ce sont les cinq éléments fondamentaux : la terre, l'eau, le feu, l'air et le vide.
Environ 1300 cèdres ont plus de 600 ans. Ils sont enregistrés et surveillés par les autorités gouvernementales. Les plus grands ont une hauteur de 50 mètres.
Au fond du cimetière, plusieurs pyramides de petites statues se dressent, Ce sont des "jizô", bouddhas enfantins. Ils portent parfois des petits tabliers rouges, des bonnets, des écharpes. C'est émouvant, triste, et beau à la fois.
En suivant le sentier vers le nord, nous franchissons plusieurs ponts qui chaque fois marquent une progression vers un monde sacré. Il convient alors de marquer le plus grand respect, pas de nourriture, de photo, ou de boisson. A travers les arbres se dessine le Tôrô-dô, pavillon des lanternes. Plus de 10.000 brillent, dont certaines, selon la légende, depuis plus de 900 ans (?!). Mais surtout, en contournant ce temple, nous passons devant l'Okunoin, le "temple du fond", lieu de recueillement ultime qui renferme la dépouille du fameux fondateur du mont Koya, Kôbô Daishi. Ce saint homme (774-835) s'est éteint à l'age de 62 ans, et est depuis en méditation.
En parcourant le Koya-san, nous visitons un peu au hasard différents temples qui nous émerveillent particulièrement par leurs jardins de pierre et la délicatesse des parois décorées de leur intérieur.