Tokyo, une ville de contrastes et de démesure (12 au 16 octobre 2017)
Tokyo, une mégalopole de plus de 43 millions d'habitants. Cette gigantesque ville quasiment totalement détruite et ruinée à la fin de la seconde guerre mondiale est pourtant devenue cinquante ans plus tard une capitale florissante et puissante.
Nous débarquons de bon matin dans ce pays sur lequel j'ai lu les avis les plus divers. Il fait beau, chaud, presque lourd. Malgré les 14 heures d'avion et les 8 heures de décalage horaire, nous sommes en pleine forme, curieux et impatients de partir à sa découverte. Juste une petite étape pour déposer nos sacs à dos chez Joseph, un sympathique français expatrié qui loue une chambre typique dans sa vieille maison au calme d'une ruelle dans le quartier d'Asakusa.
Vite, vite nous partons en exploration. Tout d'abord une petite visite vers la tour de télévision surnommée la SkyTree (bof !) puis au bizarre immeuble conçu par P. Stark pour la société de bière Asahi (re-bof !). L'aspect remarquable de la tour SkyTree est sa résistance exceptionnelle aux méfaits des tremblements de terre.
La Tokyo SkyTree est facilement identifiable. L'immeuble avec une corne dorée est celui de la Bière Asahi.
Une foule dense se presse devant la porte Kaminari-mon et dans la rue piétonne Nakamise Dôri qui mène au temple Sensô-ji. A la porte Kaminari-mon pend une colossale lanterne en papier. Le temple est ancien et célèbre. A ses pieds une foule dense se presse pour respirer les volutes d'encens s'élevant d'un énorme chaudron en bronze. Elles symbolisent le souffle des Dieux et sont sensées purifier les fidèles.
Un soir, à la tombée de la nuit et sous la pluie, nous reviendrons admirer au calme ce lieu illuminé.
Les fidèles, parfois en habit traditionnel, se livrent avec délectation au tirage au sort de prédictions. Si elles sont mauvaises, il suffit de les nouer sur le fil pour conjurer le mauvais sort !
Après une bonne nuit réparatrice, nous repartons pour aller visiter le marché aux poissons. Nous ne le savons pas encore mais le temps maintenant fortement pluvieux annonce la venue du typhon Lan qui va nous causer bien des déboires dans les jours à venir.
Direction le métro de Tokyo. Nos inquiétudes quant aux difficultés de déplacement et de compréhension s'avèrent totalement injustifiées. Tout est organisé pour faciliter la vie des citoyens et des touristes que nous sommes. Il suffit de savoir lire. L'utilisation du métro de Tokyo est un modèle d’efficacité et de propreté. Chaque ligne de métro est identifiée par une lettre dans un cercle avec sa propre couleur. Par exemple toutes les stations de la ligne Ginza sont précédées de la lettre "G" et suivies du numéro de la station. Ensuite dans chaque station, vous êtes en permanence informés des directions à prendre et des distances précises à parcourir. Simplicité et impossibilité de se tromper.
De plus dans les rames sont affichées toutes les informations dont vous avez besoin sur des écrans video.
Pour pénétrer dans un wagon, les voyageurs ne s'agglutinent pas à la porte mais se mettent au contraire de chaque côté, en deux files bien ordonnées. La descente du train en est facilitée.
Pour nos déplacements, nous choisissons d'acheter des cartes "pass 72 heures" qui nous permettent d'utiliser sans limite le métro. Ce choix s'avérera judicieux, économique et surtout très pratique. Je le recommande vraiment.
Avec ses minuscules allées embouteillées d'acheteurs et de passants, le marché au poisson de Tokyo permet de découvrir des poissons et des coquillages inconnus de nous. 2000 tonnes sont échangées ici chaque jour. Nous assistons par hasard à la découpe méticuleuse d'un énorme thon. Paradoxalement dans ce pays hyper modernisé et obsédé par l'hygiène, ce marché nous apparaît très vétuste. Mais cela ne nous empêche pas de profiter sur place d'un repas de sushis.
Juste un mot sur les lieux publics au Japon.
Pas un papier par terre. Pas de mégot. D'ailleurs il est interdit de fumer dans la rue qui est considérée comme un lieu public. Uniquement en de rares endroits, des espaces fumeurs sont aménagés avec des cendriers. Mieux encore : en cet automne où les feuilles des arbres commencent à tomber, très peu de feuilles mortes par terre. Le balayage intensif démontre son efficacité. Les rues et les trottoirs sont impeccables, lisses parfaitement entretenus. Sur ces mêmes trottoirs, partout des marques au sol pour guider les personnes aveugles. Et pour couronner le tout des toilettes publiques propres et gratuites, parfois chauffées, parfaitement entretenues sont à la disposition des citoyens.
Après le marché aux poissons, nous visitons le temple bouddhiste Sengaku-Ji, puis nous nous promenons dans les rues animées du quartier de Ueno.
Pour notre troisième journée à Tokyo, la pluie redouble. Sous de fortes bourrasques accompagnées de trombes d'eau, nous visitons les jardins du Palais Impérial. Certes la pluie ajoute une touche mélancolique non dénuée de charme à cette visite, mais nous nous serions bien passés de nos parapluies pour déambuler dans les allées du parc.
Notre visite suivante sera pour le temple Hie-Jinga dont la divinité est une guenon. Chacun des temples que nous visitons est identique dans son organisation mais différent dans son aspect. Et chacun nous fascine par sa beauté. Au cours de notre voyage de plus de 5 semaines nous ferons des dizaines de temples. Jamais nous ne nous en lasserons.
De chaque côté du temple Hie-Jinga sont implantées des statues de guenon qui symbolisent l'ensemble des forces cosmiques régissant l'univers.
Avant de rentrer, nous passons par la gare de Shinjuku afin de préparer notre futur départ de Tokyo. L'affluence y est considérable. Dans les halls et les couloirs, des "fleuves" de voyageurs circulent. Il est vivement conseillé de ne pas se mettre à contre-courant !
Pour notre dernière journée de ce premier séjour à Tokyo (à la fin de notre voyage, nous reviendrons y passer quelques jours), nous parcourons le magnifique et discret jardin japonais de Koishikawa Korakuen. Chaque branche, chaque pierre, chaque arbuste est travaillé, taillé, implanté de façon à suggérer des paysages parfaits (trop ?) et à assujettir la nature aux exigences des jardiniers. C'est à la fois une performance impressionnante mais qui en même temps trouble notre regard habitué à une nature plus ... libre.
Comment finir une journée sans visiter de nouveaux temples. Notre coup de cœur ira sans conteste à celui de Nezu-Jinja doté d'une superbe allée de torii. Le torii est un portique, généralement en bois de cèdre, peint en rouge vermillon. Il symbolise le passage du monde terrestre au monde des dieux. Pour cela il est généralement implanté à l'entrée d'un temple. Dans le cas du temple Nezu-Jinja, c'est une longue allée de torii que nous admirons.
Dans les temples, les fidèles ont la possibilité d'inscrire des vœux sur des tablettes en bois qui seront brûlées lors de cérémonies annuelles.