Transsibérien (1ère étape) : Vladivostok (16 au 18 septembre)
Le Transsibérien est le train le plus long du monde : 9300 kms, 11 fuseaux horaires, un pied en Russie européenne à Moscou et l'autre à Vladivostok en Asie à proximité de la frontière chinoise et nord-coréenne.
Le Transsibérien est la voie historique de l'expansion russe vers l'est. Progressivement au cours des décennies les Russes ont prolongé et sécurisé cet unique moyen de transport et cela au prix d'énormes difficultés. Il ne faut jamais oublier que la voie ferrée repose sur les dépouilles des hommes sacrifiés à cette oeuvre gigantesque.
Mais le Transsibérien est également un voyage dans le passé. Quelques rares isbas sont posées dans l'immensité de la taïga, modestes demeures de bois, rares îlots d'humanité dans un désert végétal. Parfois j'imagine être revenu au temps du Tsar et du Docteur Jivago. Quelle peut-être la vie de ces gens qui, loin du monde, se contentent uniquement des ressources de la nature ?
Les fleuves sont puissants, l'horizon est loin, l'air est pur et léger. Au loin, les sommets sont enneigés. Voyager dans le Transsibérien c'est vivre une odyssée faite de rencontres chaleureuses, de longues rêveries à contempler le paysage qui défile lentement, c'est ralentir le temps.
Au lieu de faire le voyage d'ouest en est c'est-à-dire de Moscou vers Vladivostok, nous avons décidé de le faire dans le sens inverse. Cela présente l'avantage de ne rencontrer dans le train aucun touriste et comme nous partons mi-septembre, de bénéficier des belles couleurs de l'automne.
Vladivostok est un port important situé sur la mer du Japon. Cette ville était interdite aux étrangers pendant le régime soviétique. Nous arrivons après un long vol Paris / Moscou / Vladivostok. Il fait beau. Le chauffeur auquel nous avions demandé de venir nous chercher à l'aéroport pour nous déposer à l'auberge de jeunesse n'est pas là. Pas grave ! La tête un peu embrumée par la fatigue et le décalage horaire, nous prenons le train qui nous dépose dans le centre-ville. Une petite marche et nous trouvons notre hébergement. Il faudra nous y habituer : les auberges sont souvent peu visibles voire pas du tout identifiables de la rue. Parfois nous passerons et repasserons devant un hébergement et nous aurons beaucoup d'hésitations pour le repérer.
Il fait beau. Nous parcourons la ville. Nous empruntons le vieux funiculaire qui nous mène sur une colline d'où nous avons un beau point de vue sur le port et les ponts suspendus. Puis nous nous attardons dans les rues élégantes et commerçantes de la ville.
Nous allons faire un tour à la gare pour comprendre et identifier la signalisation en russe. Demain, nous effectuerons notre premier parcours dans le Transsibérien.